On dit
généralement que les dictons et les proverbes sont les fruits de la sagesse et de l’expérience du bon peuple. C’est vrai, mais en plus chez nous en Bourgogne, ils naissent aussi de la fantaisie
et de la verve de chacun.Je me rappelle cette remarque d’un vieux paysan qui n’aimait pas se laver et qui répondait à sa femme qui le relançait constamment « M’amie m’amie, crasse
vaut cuirasse. » En voici quelques uns de sagesse populaire.
« Ce qu’on apprend au ber, dure jusqu’au ver. » (ber : berceau).
« Beau parler n’écorche pas la langue. »
« Un coup de langue est pire qu’un coup de lance. »
« Quand le diable devient vieux, il se fait ermite. »
« Tête de fou ne blanchit jamais. »
« Bâtir salon avant cuisine, de la maison, c’est la ruine. »
« Goutte à goutte, l’eau use la pierre. » (On arrive toujours à ses fins).
« On gagne souvent plus à aiguiser sa faux qu’à se servir d’une mauvaise. »
« Chacun doit être bon payeur s’il veut être bon joueur. »
« Après bon vin, bon pain et bonne chair, on peut envoyer la médecine se promener. »
« Là où entre le soleil, le médecin n’entre pas. »
« Rancune de curé, bonnes semelles de souliers. » (Pour les rancunes durables …).
« Bien jaser et goguer, fait à moitié digérer. » (Il faut parler et rire pendant un repas, goguer signifiant dire des plaisanteries, dire des goguenettes).
« Tins chauds tes ertauls, te serai farau. » (Tiens tes pieds au chaud, tu seras bien portant).
« Il est adroit de sa main comme un cochon avec sa queue. »
« Il est maigre à baiser une bique entre les cornes. »
« Il a plus de vent que de corbeille. » (Il parle plus qu’il n’agit).
A déguster dans mes nouveaux mystères de Saône-et-Loire. Alain