Après ma participation à une déjeuner-débat à Chalon-sur-Saône (71) et une séance de dédicace à Cultura à Bourg-en-Bresse (01), j’ai pris le chemin de la Maurienne pour me rendre près de la cité de Saint-Jean de Maurienne (73). Hermillon est un petit village qui accueille pour sa 24e édition un salon du livre qui avait pour thème cette année les cinq sens. A ce nom évocateur, le parrain dessinateur Georges Million en ajouta un sixième, celui d’un humour bien trempé.
J’ai eu la chance d’être le voisin du héros de cette manifestation, André Pallatier, qui dédicaçait son ouvrage sur « le tragique destin d’un train de permissionnaires ». En effet, le 12 décembre 1917, cet « accident » fit 435 victimes. L’auteur, très passionné par le sujet, mit cinq années à effectuer des recherches sur cette tragédie qui reste la plus meurtrière de l’histoire des chemins de fer français. Il passa de nombreuses journées aux archives militaires du fort de Vincennes pour en extraire ce que la « Grande Muette » avait caché durant presque un centenaire. Un homme passionné et passionnant qui fit une conférence remarquée sur son sujet. Chance, car je ne me suis pas ennuyé avec un tel voisin très enrichissant (ce n’est pas toujours le cas), et que j’ai quasiment dédicacé tout le stock de mon ouvrage sur les « mystères de Savoie, et quelques-uns sur l’Ain voisin.Autre point fort qui m’a beaucoup ému, cette lecture à haute voix de très beaux textes réalisée à la fin du salon par des jeunes lycéennes et lycéens. Pour moi, une vraie découverte notamment pour le gagnant et le troisième. Cette lecture par les lauréats créa tant d’émotion qu’un grand silence s’était établi, ce silence qui préjuge de grandes choses. Un vrai plaisir d’entendre par des jeunes une belle langue française alliant rythme, ponctuation, justesse du bien-dit, accompagnement visuel, précision des mots…, bien loin des déformations de milieux banlieusards. Merci à eux qui sont porteurs de notre langue pour l’avenir de la langue française.
Autre point fort personnel, cette rencontre avec un homme courageux, Francis Gouban, un professeur de français non voyant qui, dépassant son handicap, a volontairement enseigné dans un collège dit normal. Et au cours de nos échanges, j’ai découvert une philosophie de la vie qui m’a profondément ému, et dans laquelle je me reconnais pleinement. Et quel exemple de courage face à l’adversité.
Et je n’oublie pas les membres de l’association « le Colporteur », les organisateurs qui m’ont accueilli avec chaleur. Je n’oublierais pas ce week-end en Maurienne.