A la mort de l'un de nos amis chers, Jacques Blanc, emporté trop tôt par un accident stupide provoqué par quatre jeunes imbibés d'alcool et de drogue, en cette année 1991, dont trois vont mourir et l'un resta dans son petit fauteuil. Il attendait ce soir là, seul dans son véhicule, à un feu tricolore, au retour d'une de nos réunions, quand cette voiture folle est venue le frapper de plein fouet.
Jacques nous a quitté mais son souvenir demeure au travers ce beau poème écrit par mon frère, Gérard Berliner et lu avec une grande émotion autour de la dépouille de notre ami commun. En voici la teneur.
Mon petit Jacques,
Mon petit Jacques,
Qui me parlait toujours de chansons
Écrire, c'était l'une de tes passions.
Mon petit Jacques,
Mon petit Jacques,
Qui réparait les corps
Notre plus grand trésor.
Tu nous quittes ici et maintenant
Dans cet imbécile accident.
On est tous là autour de toi,
Tes gants réchauffent d'autres doigts déjà.
On n'est pas prêt de t'oublier,
On t'as tellement aimé.
On parle de toi au présent,
Petit secrétaire permanent.
Ton fils est orphelin de toi,
Tes frères le calmeront du froid.
Hier, la loge t'a honoré,
Six petits frères sont arrivés.
On restera digne et sans faille,
Mais puisqu'il faut que tu t'en ailles,
Regardes ton ordinateur.
Tout Mesureur y a écrit
"Mon petit Jacques, à tout à l'heure".
Le Grand Architecte t'a pris
Parce qu'il a besoin des meilleurs.
Consoles-nous un peu d'en haut.
Au fond, tu n'est qu'un déserteur,
Ton ombre plane sur ton plateau.
Mon ami Jacquot le Maçon, ton coeur est-il parti en paix ?
Qu'est- ce qu'on peut dire d'un Compagnon
Qu'on ne reverra plus jamais ? Il est où le secret ?
Toi qui fût bon comme du pain blanc,
Qu'est-ce qu'on fout à ton enterrement.
Gérard Berliner.
Gérard, où que tu sois, à l'aube de cette année 2012, reçois ce mot : le tombeau des morts est dans le coeur des vivants. Alain.