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Ccascadeboutdumonde.jpg'est avec un plaisir certain que j'ai redécouvert le cirque du Bout du Monde prés de Nolay, en Côte d'Or. Voici ce qu'en disait Alexandre Dumas dans ses Impressions de voyages vers 1850.

«  Lorsque nous redescendîmes au village, on nous demanda si nous avions vu le Vaux-Chignon (Vauchignon) ; nous répondîmes négativement, le nom même de cette curiosité nous étant inconnu. Comme il n’était encore qu’une heure de l’après-midi, nous ordonnâmes au postillon de nous y conduire. […]. Cinq minutes après, il tournait court devant une espèce de précipice. Nous étions arrivés à la merveille. En effet, c’est une chose bizarre : au milieu d’une de ces grandes plaines de Bourgogne, où nul accident de terrain n’empêche la vue de s’étendre, le sol se fend tout à coup sur une longueur d’une lieue et demie sur une largeur de cinq cents pas, laissant apercevoir, à la profondeur de deux cents pieds à peu prés, une vallée délicieuse, verte comme l’émeraude, et sillonnée par une petite rivière blanche et bruissante. […]. Nous descendîmes une rampe assez douce, et au bout de dix minutes à peu prés, nous nous trouvâmes au milieu de ce petit Eldorado bourguignon, que les roches qui l’entourent, coupés à pic et surplombant sur lui, isolent du reste du monde. […]. Nous continuâmes de remonter les rives de ce petit ruisseau : à cent pas de l’extrémité du vallon, il se bifurque grotteboutdumonde1.jpgcomme un Y, car il y a deux sources ; l’une d’elle sort d’une roche vive par une ouverture assez large pour qu’on la poursuive dans ce corridor sombre l’espace de cent toises environ, au bout desquelles on la surprend jaillissant de terre ; l’autre, qui descend d’une fontaine supérieure, tombe d’une hauteur de cent pieds, transparente comme une écharpe de gaze, et glissant sur la mousse verte dont sa fraîcheur a tapissé le rocher ».

Et Alexandre Dumas de conclure :

«  J’ai visité depuis les belles vallées de la Suisse et les somptueuses plaines de l’Italie ; j’ai descendu le cours du Rhin et remonté celui du Rhône ; je me suis assis sur les bords du Pô, entre Turin et la Superga, ayant devant moi les Alpes et derrière moi les Apennins : eh bien ! aucune vue, aucun site, si varié, si pittoresque si grandiose qu’il fût, n’a pu me faire oublier mon petit vallon de Bourgogne, si tranquille, si solitaire, si inconnu, avec son ruisseau si frêle qu’on a oublié de lui donner un nom, et sa cascade si légère que le moindre coup de vent la soulève et va l’éparpiller au loin comme la rosée ».   

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