Pause hospitalière sur le Chemin de Compostelle

Comme auteur, il est parfois nécessaire de se poser lorsque l'on est en longue pérégrination de plusieurs mois. C'est l'occasion de poser des idées, de développer des thèmes, de préparer ce qui sera peut-être un jour un ouvrage. On ne le sait jamais vraiment.

Après 13 jours de marche entre Genève et le Puy-en-Velay, j'ai passé 11 jours au Relais des pèlerins de Saint-Jacques au Puy. Une expérience enrichissante fait de rencontres, d'échanges, de confrontations utiles et nécessaires, d'humilité.

Qu’est-ce qu’un hospitalier ? Cela n’a naturellement rien à voir avec les Hospitaliers de Saint-Jean ou avec les monastères, nous sommes à une autre époque. Bien que, sous certains aspects, nous en reprenons quelques missions… L’hospitalier est un bénévole volontaire qui a déjà fait le chemin, et qui va consacrer une ou deux semaines de son temps aux jacquets. Il est au service du pèlerin ce qui signifie qu’il est disponible, aimable, qu’il écoute et respecte l’autre, qu’il apporte le réconfort et les réponses adaptées,… en toute humilité. Il doit tout faire pour faciliter la démarche du pèlerin sans tomber dans l’assistanat ou le paternalisme.

Dés le 4 juin, c'est la reprise vers Arles en passant par la Rigordane moins dure physiquement que le Chemin de Stevenson. Vous avez dit Stevenson ? Ah oui, bien sur, Robert Louis Stevenson, cet auteur écossais de l'Ile au trésor et de Dr Jekyll et Mr Hyde. Il a parcouru en solitaire à travers les Cévennes en compagnie de Modestine, sa fidèle ânesse. En 12 jours, en 1878, il sera à la recherche de l'âme camisarde. Partant du Monastier-sur-Gazeille, il aboutira à Saint Jean du Gard après un périple haut en couleurs dont il a relaté le détail dans un ouvrage.

La raison de mon choix pour la Rigordane est qu'il faut savoir ménager ma monture (en l’occurrence, mes pieds) si je veux arriver en bon état à Santiago et à Fatima vers le 10 septembre.

Vous pouvez me suivre sur mon blog spécifique.

A bientôt. Alain Lequien